Chine: Des bâtiments à Shanghai et une ville de 9 millions d’habitants confinés
La Chine fait actuellement face à sa première vague majeure du variant Omicron. Appliquant toujours une stratégie « zéro Covid-19 dynamique », la province du Jilin tout entière est en quarantaine, et au sud, la métropole de Shenzhen aussi, alors que Shanghai, ville la plus peuplée de Chine, vit au ralentit. Officiellement, la ville n’est pas confinée, mais des bâtiments et des rues le sont, devant l’apparition de centaines de cas positifs.
« Chers habitants, ce matin, les tests PCR commencent à 11 heures. Merci de mettre un masque et d’apporter votre carte d’identité, votre smartphone » : il est 7 heures mardi matin quand les habitants d’un immeuble de Shanghai apprennent qu’ils sont confinés pour deux jours et qu’on annonce des tests.
Cela fait deux semaines que le nombre de cas augmente dans la métropole chinoise. Pour tenter de stopper les foyers, les districts les plus touchés ont entrepris de tester l’ensemble de la population.
À 11 heures, des dizaines d’habitants se rendent dans un petit square transformé en centre de test mobile : il faut s’inscrire en ligne, on reçoit un code QR qu’un employé scanne, puis une infirmière leur passe un coton tige au fond de la gorge.
Ce jour-là et le lendemain, interdiction de sortir. Mais au troisième jour, vers 20 heures, le portail de la résidence est toujours fermé et personne n’a la moindre information : « Moi, je ne sais rien du tout », dit un gardien, qui essaie de calmer la foule. Selon un voisin, un groupe vient de pousser un gardien, avec d’autres ayant reçu quelques coups de poing.
Un peu plus tard, un accord est trouvé : les habitants ont alors le droit de sortir, mais seulement pour faire les courses à proximité.
Le lendemain, mauvaise nouvelle, des cas ont été découverts dans des rues voisines : tous doivent réaliser deux tests supplémentaires. Mais cinq jours plus tard, les portes de la résidence sont toujours bien gardées.
Nouvelle ville de 9 millions d’habitants confinée
Les autorités chinoises ont décrété mardi le confinement d’une ville de 9 millions d’habitants au nord-est, au moment où la Chine affronte sa pire flambée épidémique depuis 2020.
La cité industrielle de Shenyang (nord-est), où sont implantées de nombreuses usines dont celle du constructeur automobile allemand BMW, confine désormais ses habitants dans leur résidence. La ville est la capitale de la province du Liaoning, frontalière de celle du Jilin, qui est de loin l’épicentre de cette vague épidémique actuelle, due au variant Omicron.
Le ministère chinois de la Santé a annoncé mardi 4 770 nouveaux cas positifs au niveau national. Des chiffres très bas en comparaison avec d’autres pays dans le monde, mais élevés pour la Chine et sa stratégie « zéro Covid-19 ».
Grâce aux confinements, aux quarantaines à l’arrivée sur le territoire ou encore aux traçages des déplacements, le pays a enrayé l’épidémie depuis deux ans, permettant aux Chinois de vivre une vie quasi-normale. Mais cette stratégie, qui a préservé les vies humaines (officiellement 4 638 morts depuis le début de la pandémie), pèse sur l’économie du géant asiatique.
Source Rfi