Programme PRE autour du parc national de Taï : 25 milliards FCFA débloqués pour démarrer le Paiement
Lundi 21 mars, s’est tenu à l’auditorium de la Primature, à Abidjan-Plateau, le lancement officiel du Programme de Paiement des réductions d’émissions autour du parc national de Taï. Pour un montant global de « 50 millions de dollars US, soit environ 25 milliards FCFA », ce financement pour le compte du Fonds de partenariat pour le Carbone Forestier, est « la matérialisation du soutien de la Banque mondiale ». Qui, s’est engagée « à accompagner la Côte d’Ivoire dans la mise en œuvre de ce programme et à soutenir tous les efforts visant à préserver les forêts ivoiriennes et l’environnement dans son ensemble », a précisé, Alphonse Emadak, représentant la directrice pays des opérations de la Banque mondiale.
L’objectif, selon Kodéhi Gnaoré, directeur de cabinet adjoint du ministre de l’Environnement et du développement durable Jean-Luc Assi, vise à « rétribuer les efforts consentis par les parties prenantes intervenant dans les 5 régions du Sud-Ouest : Nawa, San Pedro, Cavally, Gboklè et Guémon ».
Les actions du projet comprennent entre autres, a-t-il précisé, « l’intensification agricole et agroforesterie vers l’agriculture ‘‘zéro déforestation’’ ; la gestion forestière durable et la conservation des forêts classées et des parcs nationaux ; le boisement, le reboisement et la restauration des terres et des forêts dégradées ; les activités relatives à la création et au maintien d’un environnement propice aux réductions d’émissions ».
Pour sa part, Vassogo Bamba, directeur de cabinet du ministre de l’Economie et des finances Adama Coulibaly, a exhorté « la Banque mondiale à rehausser le prix d’achat du crédit carbone afin que le projet puisse bénéficier davantage aux communautés ».
Le programme de réduction des émissions sera mis en œuvre sur 10 ans (2020-2029). La première phase sera exécutée de 2020-2024, grâce à une combinaison d’initiatives de financement des secteurs public et privé. Et la seconde, de 2025-2029, pour permettre l’intensification des activités initiées au cours de la première phase. De façon concrète, ce programme « devrait permettre de réduire l’équivalent de 16,5 millions de tonnes de CO2 sur 5 ans ».
Pour rappel, afin de lutter contre les facteurs de la déforestation et de la dégradation des forêts, le Gouvernement ivoirien s’est engagé depuis 2011 dans le mécanisme international de réduction des émissions de gaz à effet de serre résultant de la déforestation et de la dégradation des forêts (REDD+). Ainsi, en vue de mettre en œuvre sa stratégie nationale REDD+ qui contribue à la politique agricole ‘‘zéro déforestation’’, l’Etat a développé le Programme de réduction des émissions (PRE) qui a été approuvé en juin 2019 par les bailleurs du Fonds Carbone. Le mécanisme REDD+ a servi de catalyseur à des reformes en Côte d’Ivoire, en matières de gestion forestière et de réduction des émissions de gaz à effet de serre dues à la déforestation et à la dégradation des forêts.
Abdel-Habib Dagnogo