Accès à l’eau potable : La qualité de l’eau au cœur des préoccupations
« Comment fournir une eau de qualité pour les ménages en milieu urbain », tel était le thème du panel qui a rassemblé les experts en question d’eau le vendredi 18 mars à l’hôtel Ivotel du Plateau. De cette rencontre qui s’inscrit dans le projet Muniwash de l’USAID, il ressort qu’il urge de trouver des solutions durables pour disposer d’eau face aux besoins croissant des populations. Une alternative qui commande que tous les secteurs qui utilisent les cours d’eau comme activité de base, à savoir, l’agriculture, le transport, le tourisme, les ménages travaillent en synergie.
Sur la qualité de l’eau, Dr Stéphane Claon a donné des assurances : « Nous vérifions les risques microbiologiques (microbes) et les risques chimique (goût et couleur). Dans le cas contraire, nous interpellons la Sodeci car une eau sécurisée doit être inodore, incolore et sans saveur ».
Le directeur du Laboratoire du contrôle de la qualité de l’eau de l’ONEP note, par ailleurs, que « l’assèchement des cours d’eaux, l’orpaillage clandestin, la qualité du sol, l’agriculture intensive et l’absence de système d’assainissement sont de gros facteurs qui sèchent les cours d’eaux et les empoisonnent. » Une situation qui met à mal le bien-être des populations. « Nous risquons notre santé », prévient-il.
« La commune de Yopougon a une pression démographique énorme, sans oublier l’étendue et l’expansion de sa superficie. Dans nombre de nos sous-quartiers, sans suppresseurs, il n’y a point d’eau dans nos robinets. Il y en a même où il n’y a aucune goutte d’eau pendant au moins six mois. Ces populations sont à la merci des fraudeurs qui leur vendent l’eau au prix fort », a renchéri le directeur technique de la mairie de Yopougon, Adama Yéo. Toutefois, avec le niveau d’investissement de l’Association africaine de l’eau (AAE) dans le secteur, l’espoir est possible.
« Nous appuyons les laboratoires nationaux sur la qualité de l’eau et sa distribution avec le projet Africap, qui a bénéficié d’un financement de 3 milliards FCFA pour l’équipement et les renforcement des capacités. Nous accompagnons les pays de manière technique », a affirmé à juste titre le coordinateur sénior du Programme Eau en charge du Programme renforcement des capacités du projet Africap, Gilles Djagoun.
Pour Nicaise Gadou, les perspectives d’amélioration de la desserte d’eau sont prometteuses en 2022. « La consommation moyenne en eau est de 600.000 m3/jour. Aussi, il y a bientôt la mise en fonction des travaux exécutés au barrage de la Mé (Alépé) et d’ici trois mois, ils attendent les financements pour l’acheminement de cette eau sur les 883 km du réseau de distribution, pour 165 000 branchements, soit un million de personnes desservies. Un forfait social de 10 000 FCFA par compteur sera fait », a indiqué le conseiller technique au ministère de l’hydraulique au cours de ce panel.
Organisée à l’intention des journalistes Wash, cette rencontre a permis d’en savoir plus que les problèmes liés à la question de l’eau.
« Si l’accès des populations à l’eau se présente comme une urgence, il n’en demeure pas moins que sa qualité requiert une attention particulière», a souligné pour sa part, Solange Aralamon Guihin, présidente de Whash-JNCI.
Abdel-Habib Dagnogo