Marché mondial du riz : Pas incidence majeure malgré la guerre en Ukraine
Les cours mondiaux du riz sont quasi-stables malgré un contexte de hausse généralisée de l’inflation, accentuée en partie par l’invasion russe en Ukraine. Une bonne nouvelle en tout cas, pour la céréale la plus consommée au monde pour l’Asie en premier lieu mais aussi pour l’Afrique, qui représente près de 40% du commerce mondial du riz.
« La guerre en Ukraine qui impacte fortement les marchés des matières premières, n’a pour l’instant aucune incidence majeure sur les marchés mondiaux du riz. La Russie et l’Ukraine ne participent que très marginalement au commerce mondial de riz », affirme Patricio Méndez del Villar dans son dernier rapport mensuel Osiriz.
C’est d’autant plus une bonne nouvelle que le spécialise du Cirad anticipe une forte hausse des importations de riz en Afrique en 2022 à près de 20 millions de tonnes (Mt) contre 17,8 Mt en 2021 et 15,6 Mt en 2020. Pourquoi une telle hausse ? La production 2021/22 est attendue en baisse d’environ 1% sous l’effet de conditions climatiques peu favorables mais aussi, dans certains pays, de l’insécurité et d’un accès limité aux intrants, en particulier en engrais dont les cours ont flambé.
Les gros importateurs de riz en Afrique sont le Nigeria, la Côte d’Ivoire et le Sénégal.
Le marché du riz démarre l’année avec des stocks mondiaux au-dessus de la moyenne de ces cinq années avec 189,3 Mt, soit 37% des besoins mondiaux de consommation. Et, souligne Osiriz, les stocks des principaux pays exportateurs, comme, l’Inde, la Thaïlande ou le Vietnam, sont confortables. Ils ont progressé de 5% à 52,5 Mt, soit 28% des stocls mondiaux.
Mais, les conséquences de la guerre entre la Russie et l’Ukraine pourraient se faire sentir d’ici quelques mois avec la hausse des prix de l’énergie, des engrais et du transport maritime entrainant une hausse des coûts de production, avertit Patricio Méndez del Villar. Ainsi, les cours pourraient s’apprécier à la fin de l’année. Et plus encore en 2023, si les producteurs étaient contraints de réduire les intrants pour limiter les coûts de production.
Abdel-Habib Dagnogo, avec commodafrica.com