HABG : Les acteurs du web et des réseaux sociaux formés pour servir de relais de diffusion des bonnes pratiques
L’évaluation mutuelle GIABA / FMI du dispositif national de lutte contre le blanchiment de capituler le financement du terrorisme (LBC / FT) est annoncée pour ce mois de mars 2022. Dans ce cadre, des actions « prioritaires » relatives au renforcement du mécanisme de lutte contre la corruption et infractions assimilées ont assignées à la Haute autorité pour la bonne gouvernance (HABG).
La première action qui concerne l’organisation des ateliers de sensibilisation des acteurs impliqués dans la lutte, notamment, les banques et établissements financiers de Côte d’Ivoire sur les conséquences , a eu lieu le 21 décembre de l’an dernier avec l’appui de la Cellule nationale de traitement des informations financières (CENTIF).
La seconde activité porte sur des campagnes de communication et de sensibilisation, en faveur du grand public, en mettant l’accent sur la dénonciation des actes de corruption par des canaux prévus à cet effet. Le choix a été porté sur le web et les réseaux sociaux via les bloggeurs et bloggeuses. Une session de formation à leur intention a été organisée le vendredi 11 mars au siège de la HABG, à Cocody-Riviera 4. Le président de cette institution, N’Golo Coulibaly était représentée par le secrétaire général (SG), Augustin Aka.
Le Sg a indiqué que la session d’information a pour objectif premier de donner aux concernés, « l’opportunité d’appréhender les notions de la corruption, des causes et ses conséquences ainsi que les moyens de la prévention et de la lutte contre ce fléau ». Quant au Directeur des affaires juridiques à la Centif, Ouattara Romain, par ailleurs, coordonnateur national de l’évaluation du dispositif de lutte contre le blanchiment et le financement du terrorisme, il a rappelé que la corruption est une « menace pour l’intégrité du système financier » et « contribue à la fragilisation du tissu économique et social ».
Il en déduit que la lutte contre le fléau de la corruption « n’est plus seulement de l’essor exclusif des pouvoirs publics » ; mais aussi du secteur privé et de la Société civile. D’où le choix porté, a souligné, le Directeur des affaires juridiques à la Centif, sur les canaux de communication que sont les réseaux sociaux, en raison de « leur impact sur la marche » des organisations, des entreprises et de l’Etat. En somme, les réseaux sociaux et la communication digitale « influencent » le comportement de notre société. Il a dit avoir la foi que l’implication des influenceurs va « accroitre le nombre de dénonciations des actes de corruption et d’infractions assimilées ou de dissuader ceux qui seraient tentés d’en commettre ».
La session I de l’activité, présentée par le Directeur de la sensibilisation et de l’éducation, Achiaou Jacques 3, a porté sur, « comment comprendre la lutte contre la corruption » avec la définition, les causes, les conséquences ainsi que les moyens de prévention et de lutte. Plusieurs définitions du fléau ont été faites par le Directeur de la sensibilisation et de l’éducation. On retiendra que, c’est notamment, le fait d’utiliser sa position de responsable d’un service public à son bénéfice personnel (Banque mondiale) ; c’est l’utilisation abusive d’un pouvoir reçu par délégation à des fins privées pour son enrichissement personnel ou pour celui d’un tiers ; c’est tout comportement par lequel, les gentes du secteur public et privé obtiennent un enrichissement impropre et illicite, qu’il soit personnel ou à l’avantage de relations, ou qu’ils le provoquent en profitant de leur situation (Banque Asiatique de développement).
Des actes qui ont notamment pour causes, le dysfonctionnement observé dans l’administration ; la longueur ou la lenteur dans la délivrance des services publics par l’administration ; le déficit d’information sur la nature, les coûts et les détails des prestations et services délivrés par l’Administration ; l’insuffisance des contrôles internes de l’Administration ; l’absence de sanctions en cas de corruption et l’impunité dans la société ; l’absence de contrôle, de suivi et d’évaluation systématiques de l’action publique ; la complexité, l’absence et la non divulgation des procédures ainsi que l’insuffisance ou l’absence totale d’automatisation ; l’inadéquation des rémunérations des agents avec le niveau de vie ; l’absence de politique de gestion de carrière des agents publics basée sur la compétence, le mérite d’ancienneté.
Tout ceci a entre autres comme conséquences, la réduction de la capacité des pouvoirs publics à mettre des ressources et services de base à la disposition de la population ; l’affectation non appropriée des ressources ; le mauvais impact sur l’investissement, sur la croissance et le développement économique et social.
Il existe des dispositifs à la fois institutionnel et juridique de prévention qui sont, la déclaration du patrimoine ; les traités et lois (l’ordonnance no 2013-630 du 20 septembre 2013 relative à la prévention et à la lutte contre la corruption et infractions assimilées ; l’ordonnance no 2013-661 du 20 septembre 2013 fixant les attributions, le fonctionnement de Habg ; la loi no 2018-570 du 13 juin 2018 relative à la protection des témoins, victimes, dénonciateurs, experts et autres personnes concernées ; la loi no 2018 du 13 juin 2018 portant régime juridique du gel des avoirs illicites ; la Convention des Nations Unies, ; Convention de l’UA sur la prévention et la lutte). Sont considérés comme actes répréhensibles, le trafic d’influence ; l’abus de fonction ; le détournement soustraction de deniers publics ; la concussion ; les avantages illégitimes ; les entraves au bon fonctionnement de la justice ; la corruption d’agent public à l’étranger ; la corruption dans le secteur privé.
Cela est pareil pour les infractions assimilées que sont le conflit d’intérêt ; la prise illégale d’intérêts ; le refus de déclaration ou la fausse déclaration de patrimoine ou la divulgation d’informations ; l’enrichissement illicite ; les cadeaux ; le financement illégal de partis politiques et des campagnes électorales ; le harcèlement moral ; le recel ; les infractions liées à l’obligation de dénonciation.
La session II animée par plusieurs acteurs dont le Directeur des investigations et des poursuites, Akiapo Kouadio a fait allusion à, l’incitation à dénoncer les actes de corruption et infractions assimilées ; après quoi, il y a eu la présentation de la méthodologie et du chronogramme de la campagne de communication.
Mathias Kouamé