EDITORIAL/ La Fraternité ivoirienne
Le cinquième round du dialogue politique vient de s’achever sur de très bonnes notes. Pour une fois, sans geindre, sans poser de multiples conditions et réserves, les partis politiques d’opposition ont apposé leurs différentes signatures, au bas du document final. La belle photo de famille prise, à l’issue de la rencontre, atteste du bel état d’esprit qui a prévalu, le long des travaux et la rupture avec la belligérance permanente. C’est un fait nouveau pour être, suffisamment, réverbéré. La Côte d’Ivoire, singulièrement, les acteurs politiques viennent de démontrer qu’ils sont capables de grands biens quand il s’agit de la Côte d’Ivoire. Ils viennent de prouver à tous qu’ils peuvent taire leurs ego et particularisme quand il faut mettre en avant l’intérêt supérieur de la Nation. A la vérité, les choses devraient être ainsi, en permanence. Car, la Côte d’Ivoire est un cas tout particulier. Elle se distingue par ce qu’il est convenu par « la Fraternité Ivoirienne ».Depuis le temps de Félix Houphouet Boigny , Père Fondateur de la Nation, les Ivoiriens et Ivoiriennes ont été formatés pour s’imbriquer , se connaitre , se frotter pour avoir les mêmes traits distinctifs. Une des astuces trouvées, à l’époque par le Président Félix Houphouet Boigny était d’orienter les élèves loin de leur zone d’origine et de naissance. C’est ainsi que le jeune Ebrié du Sud pouvait se retrouver au fin fond de l’ouest de la Côte d’Ivoire pour poursuivre ses études. Le natif et originaire de Zuenoula pouvait se retrouver à Tengrela en pays senoufo pour des raisons de scolarité. Le Baoulé de Béoumi pouvait être orienté à Aboisso en pays Agni pour se former. Ces orientations ont crée un mix, une imbrication à nulle autre pareille. Puisque de nombreux jeunes adoptaient la langue locale, s’appropriaient une nouvelle culture, en plus de la leur. Sans oublier qu’ils se faisaient de nouvelles relations amicales. Des « frères » et des « sœurs » ont survécu aux aléas du Temps. Pour avoir grandi et fréquenté ensemble. Cette fraternité ivoirienne, jusqu’à ce jour, est forte. Elle est même dynamique car le mariage mixte est une réalité forte qui vient la conforter. Les acteurs politiques qui résultent de ce système ont le devoir de donner vie, durablement, à cette « fraternité ivoirienne ».Que ce soient Anne Ouloto, Kaé Eric, Mabri Toikeusse, Issiaka Sangaré, pour ne citer que ceux –là, ont tous évolué dans ce moule. Cette fraternité est une boussole, une ligne rouge qui interpelle. La Côte d’Ivoire est belle quand ses enfants parlent d’une même voix. C’est dans le dialogue que les solutions seront trouvées aux principales recommandations qui viennent d’être faites. Nul doute que le Président de la République qui a perçu cette volonté commune de la classe politique et des organisations politiques d’aller de l’avant , va prendre toutes les mesures qui s’imposent. De sorte que les élections se déroulent en toute transparence et que les partis politiques d’opposition et le Pouvoir entretiennent de saines relations.
Vincent BOTY