Dette ivoirienne: Elle reste maîtrisée autour de 40%
Le porte-parole du Gouvernement a rassuré, au terme du Conseil des Ministres de ce mercredi 22 février, que la dette ivoirienne est « maîtrisée autour de 40% », se situant « largement en dessous de la norme communautaire qui est entre 70 et 77% ». Amadou Coulibaly répondait, au nom du Gouvernement, à l’opposition ivoirienne qui a estimé que le taux d’endettement de la Côte d’Ivoire était « faramineux ».
« Notre dette est maitrisée autour de 40%. Elle est largement en dessous de la norme communautaire, qui est entre 70 et 77%. Nous sommes très loin. Ça veut dire que nous avons encore de la marge. Mais je voudrais mettre aussi, cette dette en relation avec notre budget, nos ressources intérieures. Peut-être que ceux qui avancent ces thèses pensent que nous sommes encore en 2010, où le budget de l’état était de 2 500 milliards FCFA. Aujourd’hui, le budget de l’état est de 10 000 milliards FCFA. Cette dette est supportable », a rassuré Amadou Coulibaly, au terme du Conseil des Ministres de ce mardi 23 février. Expliquant que cette dette est en rapport avec le budget nation.
Selon le porte-parole du Gouvernement, « le plus important, c’est à quoi sert la dette. Si vous utilisez votre dette dans la consommation, ce n’est pas une bonne dette. Mais si vous utilisez votre dette en investissement, donc en production de richesse, ça c’est une bonne dette. Quand on regarde aujourd’hui, le niveau où le pays est, quand on regarde tout ce qui a été investi dans les infrastructures routières, dans l’eau, puisque nous sommes passés à une couverture qui avoisinait un peu moins de 40% du niveau national à aujourd’hui, 70% en zone rurale et 80% en Zone urbaine, vous voyez à quoi a servi d’une certaine façon cette dette. Lorsque vous regardez les efforts qui sont faits dans le domaine de l’électricité, où nous avons certaines régions du pays qui sont à 100% du taux d’électrification, c’est-à-dire des villages de plus de 500 habitants qui sont électrifiés, alors vous comprenez à quoi a servi cet endettement. Quand vous prenez aujourd’hui la révolution qu’il y a eu dans le domaine du cacao, où nous sommes partis d’une transformation de moins de 10% de nos fèves à une transformation qui avoisine aujourd’hui les 50%, donc qui engrange une plus forte plus-value, alors vous savez à quoi a servi l’endettement. Il en est de même pour le domaine de l’anacarde où nous avions une transformation qui avoisinait les 2%, et aujourd’hui, nous sommes 3e transformateur mondiale. Ça c’est une dette qui permet d’aller dans l’investissement ».
Amadou Coulibaly a indiqué que de « tous les gouvernements qui se sont succédé », et qui « ont vécu sur les acquis du président Houphouët-Boigny, le seul qui est venu ajouter un plus sur ces acquis, c’est le Président Alassane Ouattara ».
Pour lui, les critiques peuvent fuser de partout mais, seuls les résultats obtenus et qui impactent positivement le quotidien des Ivoiriens restent le plus important. Faisant ainsi allusion au père fondateur de la Côte d’Ivoire moderne, le Président Houphouët-Boigny qui, « il y a quelques années, 30 ans, avait été victime de la même critique » mais aura permis à la Côte d’Ivoire de connaitre son premier miracle économique.
« Je ne parle pas d’investissement dans l’école, avec plus de 150 collèges de proximité. Je ne vous parle pas de l’université de Man qui a ouvert ses portes, de San-Pedro, de Bondoukou, qui sont en train de sortir du sol. C’est bien de vouloir, faire feu de tout bois, en cherchant à accuser le régime qui est au pouvoir, mais il est parfois aussi bon, de dire, quand même on est opposant, on ne cherche pas forcement à manipuler les populations, surtout en jouant sur l’émotion. (…) C’est bien de vouloir créer des écrans de fumée, faire des effets, en annonçant des chiffres de ce genre, mais je répète à 40% du Pib en termes de taux d’endettement et nous sommes bien loin de la norme communautaire. Certains pays sont au-delà de 40% et dépassent pour d’autres les 70% de taux d’endettement », a indiqué Amadou Coulibaly.
Abdel-Habib Dagnogo