Sortie de l’ex-chef d’Etat ivoirien sur la situation au Mali, en Guinée et Burkina Faso : Mamadou Touré appelle Gbagbo à « dénoncer les coups d’Etat »
Le ministre de la Promotion de la jeunesse, de l’insertion professionnelle et du service civique s’est dit indigner face aux propos tenus par l’ancien Président ivoirien Laurent Gbagbo, qui se prononçait récemment sur les crises au Mali, Burkina Faso et en Guinée. C’était à l’occasion d’une rencontre d’échanges avec les jeunes de Bongouanou, ville située à l’Est, à environ 296 Km de la capitale économique ivoirienne, Abidjan.
Mamadou Touré a estimé que l’ex-chef de l’Etat qui, « partout où il est passé dans les média, en Afrique » devrait appeler à « renouer avec la démocratie » et qu’il faille « éviter les coups d’Etat ».
« Tu ne peux aujourd’hui, venir justifier, ce qui pourrait être pour toi un coup d’Etat », a-t-il déploré.
A l’en croire, lorsque l’ancien Président dit : « s’il y a un coup d’Etat civil, il ne faut pas s’étonner qu’il y ait un coup d’Etat militaire ». C’est une manière de « justifier l’injustifiable. Tout le monde peut dire çà sauf Laurent Gbagbo ».
Devant les jeunes de la localité de Bougouanou à qui il s’adressait, le ministre Mamadou Touré a fait savoir que Laurent Gbagbo ne saurait s’ériger aujourd’hui en donneur de leçons sur les questions de démocratie. D’autant que « lorsqu’on a tenté soi-même un coup d’Etat et qu’on a échoué, lorsqu’on vient créer un comité national de transition, parce que les comités nationaux de transition ne se créent que dans les pays où il y a eu coup d’Etat, c’est donc une tentative de coup d’Etat qui n’a pas marché. Parce que ce qui s’est passé en octobre 2020, c’était une tentative de déstabilisation et de coup d’Etat. Lorsqu’on a été soi-même l’un des instigateurs, des inspirateurs de ça, on ne peut pas venir raconter autre chose aujourd’hui ».
Revenant sur la question du choix du Président Alassane Ouattara comme candidat du Rhdp à l’élection présidentielle de 2025, Mamadou Touré s’est voulu on ne peut plus clair.
« Alassane Ouattara est à son 1er mandat de la 3ème République. Maintenant c’est à lui de décider s’il veut faire un autre mandat. En 2025, est-ce qu’il veut faire son second mandat de la 3ème République ou bien il ne le fait pas et il décide de céder la main à la nouvelle génération ? Mais c’est lui seul qui va décider », a-t-il indiqué.
Pour le porte-parole adjoint du Rhdp, il est inconcevable que d’autres partis politiques veuillent choisir le candidat des Houphouétistes à la prochaine présidentielle.
« Mais on est tellement injuste. Comment on peut dire que ce n’est normal que nous demandons Alassane Ouattara d’être candidat en 2025 ? Il n’y a pas des jeunes au Rhdp ? Mais au Pdci et au Ppa-ci, en dehors de Bédié et Gbagbo, il n’y a pas d’autres jeunes ? Mais pourquoi des gens du Pdci, alors que Bédié a 91 ans aujourd’hui, des femmes se réunissent publiquement pour appeler à la candidature de Bédié en 2025 ? Alors que Laurent Gbagbo, fatigué, Katina peut sortir au nom du Ppa-ci et demander une candidature de Laurent Gbagbo ? Et on dit que nous n’avons pas le droit de dire que Alassane Ouattara doit être notre candidat. Vraiment, que chacun gère son parti et c’est la loi qui va nous départager », a insisté Mamadou Touré.
Abdel-Habib Dagnogo