Filière cajou : 17% de la production nationale localement transformés en 2022
17% de la production nationale de noix brutes d’anacarde seront localement transformés cette année. C’est qu’a annoncé le Conseil du coton et de l’anacarde, vendredi 11 février 2022, à l’auditorium de la Caistab, à l’occasion du lancement officiel de la campagne de commercialisation au titre de l’année 2022.
« En ce qui concerne les perspectives pour la campagne 2022, la production s’annonce bonne. Les projections sont de 1 040 000 tonnes de noix de cajou, au titre de la campagne 2022, soit quasiment le 1/4 de la production mondiale. 17% de ce volume, soit 180 000 tonnes devraient être transformés localement », ont déclaré les responsables de la filière, avec à leur tête Dr Coulibaly Adama, DG du Conseil du coton et de l’anacarde.
En 2016, le niveau de transformation était de « 6,2% de la production nationale avec 40 383 tonnes de noix brutes transformées ». En 2021, l’on a enregistré une progression qui a atteint « les 14,1% avec 136 854 tonnes de transformation réalisée par 22 unités de transformation », faisant ainsi de la Côte d’Ivoire « le premier pays transformateur de noix de cajou en Afrique et le 3ème dans le monde après le Vietnam et l’Inde, tout en maintenant sa place de leader mondial au niveau de la production et de l’exportation de la noix brutes de cajou », ont-ils. expliqué.
Selon le Directeur général du CCA, sur les 45 unités de transformation de 5000 tonnes disséminées en Afrique, la moitié se trouve en Côte d’Ivoire.
Quant à l’exportation des amendes de cajou (décortiquées), elle a quadruplé sur ce dernier quinquina, passant de 8 « 197 tonnes en 2016 à 30 022 tonnes en 2021 ».
Ce dynamisme, à en croire le Conseil du coton et de l’anacarde, est le fruit de l’engagement du Gouvernement ivoirien à travers des mesures règlementaires et opérationnelles fortes en faveur du secteur privé. « Il s’agit : du mécanisme de dépôt de garantie permettant aux industriels de mobiliser des financements auprès des banques pour l’acquisition de la matière première ; de la subvention de 400 FCFA par Kg d’amande blanche et 150 FCFA par Kg d’amande non pédiculée produite et vendue ; de la signature de la convention entre l’Etat et les industries de la transformation permettant de bénéficier de mesures incitatives complémentaires au code des investissements ; de l’installation de 4 zones agro-industrielles dédiées au développement de la transformation locale de l’anacarde ; de l’opérationnalisation du Centre d’innovation et de technologie de l’anacarde de Yamoussoukro ; de la promotion des investissements en Côte d’Ivoire ; et de l’appui au développement du commerce des amandes ivoiriennes ».
La Côte d’Ivoire qui envisage de transformer d’ici à 2025 50% de sa production nationale de noix brutes de cajou, fera de « l’accompagnement des nationaux intervenant dans la transformation des noix de cajou avec un appui spécifique pour créer les conditions de leurs approvisionnements en matières premières » une priorité. Ainsi, « le transformateur sera le seul à avoir accès à tous les circuits d’achat (bord champ et magasin) avec une réserve de produits brutes pour la transformation locale ». Il bénéficiera « d’un allégement fiscal et d’une exonération sur l’importation de certains matériels de transformation ».
Avec l’ouverture très prochaine des « zones industrielles dédiées à la transformation de la noix brutes de Bondoukou (40 000 à 60 000 tonnes/an)) et de Korhogo (60 000 à 80 000 tonnes/an), l’atteinte du taux de 50% de transformation de la production nationale est à la portée de la Côte d’Ivoire », expliqué le DG Dr Coulibaly Adama. Il a indiqué que d’autres unités de transformation sont en cours de réalisation à Odienné, et celles de Dianra, de Boundiali devront démarrer cette année. De sorte que leur mise en service pourra permettre d’atteindre et même aller au-delà des objectifs des 50%.
Abdel-Habib Dagnogo