Ecole ivoirienne : L’appel de l’Eglise catholique pour une ère nouvelle
L’école ivoirienne, on le sait, est malade, très malade, même. En vue de contribuer à trouver la panacée pour sauver le système scolaire et ainsi le devenir des enfants, l’église catholique fait des propositions.
Les hommes de Dieu, à travers les Archevêques et Evêques étaient pour ce fait, réunis du 24 au 30 janvier 2022 pour la 120ème Assemblée Plénière de leur Conférence tenue à Gagnoa. Ils avaient à réfléchir autour du thème, « L’Education en Côte d’Ivoire, au Service du Développement humain intégral ». Les religieux entendent publier « dans les prochains mois », une lettre pastorale sur le sujet, mais dans la foulée de la fin de leur rencontre, ils ont fait une première adresse pour « encourager et soutenir tous les efforts sans relâche fournis par les acteurs pour une meilleure éducation dans notre pays ».
Les Archevêques et Evêques reconnaissent au passage que la Côte d’Ivoire « a marqué une régression manifeste au regard de nos valeurs ». Mais, L’amour du pays et la charge de pasteurs qui imposent le devoir de veiller à la sauvegarde et à la promotion des valeurs spirituelles et morales, obligent de la part de ses membres du clergé, d’ attirer l’attention de tous sur cette situation « alarmante » qui, « si elle n’est pas assainie, risque de revêtir le caractère d’une catastrophe ».
C’est la raison pour laquelle, l’état des lieux a été fait. On y apprend une démission totale des parents dans l’éducation des enfants, au profit d’autres personnes, elles aussi dans l’environnement immédiat des gamins dont le personnel domestique. En plus de ces nouveaux interlocuteurs qui ne peuvent assumer seules ce rôle trop important, il y a des faits extérieurs comme les joutes verbales et physiques que certains politiciens n’hésitent pas à exhiber, le fait que des bars et maquis jouxtant des écoles, distillent à longueur de journée, la musique à tue-tête dans un environnement parfois déjà surchargé par d’autres résonances notamment entretenues par des marchés ; le phénomène de la grossesse en milieu scolaire, l’existence de fumoirs et autres lieux où ils s’adonnent sans en être inquiété ; la promotion de la médiocrité à travers la recommandation d’un tel, au profit d’un tel.
Dans un environnement aussi délétère, l’Eglise, la « Mère et enseignante », a tout naturellement un « devoir inné d’éduquer l’homme », en vue du « bien de la société dans laquelle elle vit et accomplit sa mission », comme cela est rappelé dans le document du « Concile Œcuménique du Vatican II sur L’Education Chrétienne ». Un appel est donc lancé à l’endroit de tous les acteurs impliqués, à savoir, les parents, les enseignants, les professionnels de la communication et les guides religieux afin de conjuguer les efforts pour sauver l’école et l’avenir de la Côte d’Ivoire
Mathias Kouamé